Mallory 3 - L'assassin n'aime pas la critique by Carol O'Donnell

Auteur:Carol O'Donnell
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
Publié: 2011-08-13T15:44:39+00:00

Chapitre 6

- Mais le taux d'homicides a chuté.

- C'est une année d'élections. Le maire ne nous laissera pas draguer l'East River, déclara Riker, portant sa tasse de café aux lèvres. Ne t'inquiète pas, Charles. On repêchera tous les corps l'an prochain et les statistiques remonteront.

Riker lisait la revue de Charles, qui donnait des détails sur les nouveautés et les améliorations de New York.

- Dis donc, Mallory, écoute ça ! Les New-Yorkais dans le coup adorent le métro.

- Ils n'ont pas imprimé ça, répondit Mallory, étonnée.

- Tu parles qu'ils ne l'ont pas imprimé !

D'un geste brusque, Riker abattit la revue sur la table à côté de l'assiette de Mallory. Celle-ci posa sa tasse de café, s'en empara et la feuilleta en fronçant les sourcils :

- Pourquoi tu lis ce truc, Charles ?

Elle avait le même ton que si elle l'avait surpris avec un torchon porno et non une revue chic pour New-Yorkais aisés.

- J'ai pris le métro une fois, déclara Charles, comme si c'était un exploit. Mais, maintenant que j'y réfléchis, c'était une expérience épouvantable. Le train était censé être un omnibus, puis il est devenu un express et m'a déposé à des kilomètres de ma destination.

Mallory se pencha vers Riker.

- Markowitz a-t-il vraiment gobé cette histoire selon laquelle Quinn serait arrivé tard à la galerie parce qu'il avait pris le métro ?

- Pas au début. Mais la voiture de Quinn est restée dans son garage toute la nuit. Le gardien l'a vérifié, tandis que Markowitz occupait Quinn. Ce n'est pas comme s'il avait eu le temps d'acheter le gardien. Et la seule course en taxi enregistrée a été celle de la danseuse. Maintenant, si Quinn se déplaçait tard dans la soirée, il se peut qu'il ait pris le métro. Il avait peut-être peur, s'il prenait un taxi, de se retrouver coincé dans les embouteillages. Il n'aurait pas voulu que sa nièce soit seule, ne serait-ce qu'un instant, dans ce quartier. Le métro aurait été la façon la plus rapide d'y aller.

- Oui, d'accord.

- C'est pour la même raison que, moi, j'avais pris le métro, confirma Charles. Il était urgent que je...

- Et Charles s'est fait pigeonner lui aussi, dit Riker.

Mallory parcourut l'article, intitulé « Le dernier immeuble de Gilette ». D'après une interview d'Emma Sue Hollaran, le dévoilement de la plazza était prévu pour le surlendemain. Elle ferma la revue.

- Riker, que savons-nous d'Emma Sue Hollaran ?

- Jamais entendu parler.

- C'est la présidente du Comité des travaux publics, expliqua Charles. Tu sais, ce groupe qui a fait d'Andrew Bliss un voleur à l'étalage respectable.

- Et c'était une ennemie de Gilette, ajouta Mallory. C'est Quinn qui me l'a dit.

- Temps perdu, dit Riker. Le premier homicide n'a pas été le crime d'une femme.

- Je suis une femme.

- D'accord, on va l'ajouter sur la liste.

Riker sortit son carnet et griffonna les initiales de Hollaran pour apaiser Mallory.

- En fait, je me disais que Hollaran pourrait faire une bonne victime. J'ai deux critiques morts, maintenant. Ça vaut peut-être le coup de la surveiller.

Elle reposa la revue à l'envers et sourit à Riker.

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